NATURE'S CHILD
En 1949, Simone de Beauvoir écrivait: “Elle [la femme] est
destinée à être soumise, possédée, exploitée, comme l’est la Nature dont elle
incarne la magique fertilité.” Nous pourrions pousser plus loin encore la
comparaison existant entre femme et nature. Si l’on sait que la Nature est
l’Eglise de Satan, nous savons également que, dans l’imaginaire des hommes, en
la personne des hommes de foi, la femme lui est (dé)vouée. Ainsi, rattachée au
mal et plus particulièrement au péché de chair par le regard des hommes qui la
tiennent pour responsable du désir qu’elle suscite, la femme, depuis ses
origines (Eve, Lilith, Pandore), n’a cessé d’incarner la Nature, et donc
nécessairement la part de sauvage qu’elle contient, à la fois fascinante et
effrayante. “[La femme] est une idole, une servante, la source de la vie, une
puissance des ténèbres; elle est le silence élémentaire de la vérité, elle est
artifice, bavardage et mensonge; elle est la guérisseuse et la sorcière.” Cette
association de la femme à la Nature, faite par l’homme, se retrouve aujourd’hui
encore dans de nombreuses expressions qui traduisent aussi ce désir de l’homme
vers la femme. Ne dit-on pas “prendre sa fleur” à une femme, sinon la
“déflorer” ? Ne veut-on pas l‘“effeuiller” ? Bien avant la vulgarisation du
mythe, la femme sorcière était, sublimation suprême, cette enfant de la nature.
J’ai choisi de faire de la forêt son berceau.
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