DENTELLES

















Ici je parle de mon sang, je parle de quand je saigne. Je travaille ma propre intimité. L’abstraction macrophotographique est vécue comme une quête de proximité avec ce qu’il y a de plus violent et de plus féminin en moi. Manifestation soudaine d’une certaine beauté, de lignes, de formes, de couleurs, qui s’unissent entre la dentelle et la viande crue. Le secret de ces cycles est révélé dans toute son impudeur, le voile est levé, déchiré. Exorcisme et vertiges, réprimer la nausée pour aller encore plus loin, se donner à voir à soi-même. Beauté du résultat non contrôlé, de l’aléatoire, de l’intensité sourde des flux, beauté du sale. Cette fascination du jamais vu, ce toujours caché, toujours adouci, toujours nié, enfin mis à nu. Et il s’agit de parler un peu de ce sexe à l’intérieur, et de cette honte coupable aussi des dessous involontairement tâchés.

Dentelle. Tissu de l’intime, féminine par excellence, tissu de romance et d’érotisme. On l’aime rouge, blanche, noire, rose. Elle se dévoile entre deux étoffes, elle se révèle, timide, quelque peu impressionnable. A fleur de peau. Tendrement sexuelle. Elle œuvre dans la suggestion, symbole à elle seule du corps convoité. Parfois comme cils ouvragés des jupons, parfois lingerie fine, ornement du “sexe faible”. Elle vient de l’envers, du dessous, d’un monde de fragilité et de délicatesse. Toujours douceur, cachée dans l’élégance. Elle se déchire comme l’hymen des femmes.

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